Les impacts du tout inclus

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Par Augustin Levesque-Mongrain
Le tourisme de masse est une expression qui existe depuis quasiment un siècle. Ce concept se définit par un nombre élevé de voyageurs concentrés dans une même localité. C’est en quelque sorte l’ancêtre du tout inclus.
Afin de bien saisir et comprendre ce phénomène très répandu, voici une définition exhaustive : «Le forfait qui comprend transferts, hébergement, restauration, visites touristiques et divertissements en fonction des besoins du client permet de garder à distance les problèmes et les risques du pays d’accueil et de bénéficier de la réalité construite spécifiquement pour le touriste».
Dans ce texte, il sera question du tourisme de type tout inclus prenant comme exemple celui qui se pratique dans les Caraïbes et qui, pour les Québécois est sans contredit une destination très prisée.
Pour les communautés locales, ce mode de tourisme est vu comme une opportunité économique et une bonne source d’emploi. Cependant, en prenant de l’ampleur et en attirant des clientèles de plus en plus modestes, les sites touristiques ont grandi et ont acquis les meilleurs sites au bord de la mer. Cela a mené à la délocalisation des locaux.
Avant de partir vers une destination paradisiaque, le consommateur peut visiter les lieux grâce à la technologie. Des vidéos présentatives sont produites et le site d’hébergement peut montré sous son meilleur jour l’ensemble de ses installations. Or, cette technologie est à double tranchant pour ces compagnies. Celles-ci sont poussées à toujours en mettre plein la vue à leur future clientèle pour se démarquer des autres.
Le touriste vit dans un environnement artificiel créé de toutes pièces pour lui. Il n’est pas confronté à la réalité extérieure puisqu’il est cloisonné sur le site de l’hébergement.
Dans la formule dite «tout inclus», le voyageur est complètement pris en charge par son hôte. Il est accompagné durant l’entièreté de son séjour par les membres du personnel dans l’enceinte qu’est le site touristique. Le vacancier vit un sentiment de libération, de sécurité culturelle et de sécurité financière. Celui-ci, tout dépendamment du forfait, n’a que très peu de contacts avec les locaux. Ceux-ci, souvent employés, ne parlant pas la langue du visiteur, n’auront quasiment aucun contact social avec le touriste.
Quand vient le temps de sortir de la fortification paradisiaque, on y présente des habitants stéréotypés dans un environnement artificiel. Ce contact est destiné aux touristes en quête de liens culturels. Malheureusement, ces relations entre locaux et visiteurs ne sont pas représentatives de la réalité socioéconomique des populations locales. Les endroits montrés ne reflètent pas le sous-développement et les conditions de vie difficiles de la population locale.
« En effet, ces régions sont souvent artificielles et élaborées dans le seul but de satisfaire une représentation de l’authenticité volontairement construite ».
En revanche, certains voyageurs n’ont pas la volonté de créer quelconque lien avec les populations locales. Ces personnes sont très à l’aise avec la forme actuelle de contacts et d’échanges sociaux qu’ils ont.
Le tout inclus fera face à une grave problématique dans un avenir rapproché, soit le paradoxe du tourisme. Celui-ci se définit par une relation de dépendance entre le tourisme et son environnement : « […] le tourisme est possible grâce aux ressources et aux cultures locales ». Or, les activités touristiques d’un tout inclus dégradent l’environnement et font en sorte d’éradiquer le tourisme peu à peu. Après l’endroit devient désuet et désabusé de sa beauté.
Pour faire face à ce problème, deux types de tourismes sont vus comme une alternative intéressante. Le tourisme responsable est caractérisé comme étant un « outil de compréhension et de paix minimisant l’impact social sur la communauté d’accueil ». Pour sa part, le tourisme durable est considéré comme « un tourisme qui prend en compte les besoins des touristes et des régions d’accueil tout en maintenant l’intégrité culturelle, la biodiversité et les équilibres fondamentaux de la nature, et qui vise à améliorer la qualité de vie de la population locale, avec la protection et l’amélioration des possibilités pour l’avenir ».
Si, en cette fin de session, l’envie de partir loin de la neige vous prend, optez pour une forme de tourisme moins dommageable pour les populations locales et l’environnement.
Sources 
Giobbi, Laura. « Le « tout inclus » : contrôle du risque et de la durabilité », Téoros, vol 31 n0 2 (2012), p. 12-20 
Grenier, A. Alain. « Le Tout Inclus : Ce tourisme qu’on dénigre individuellement mais qu’on choisit « en masse »! », Téoros, vol 31 n0 2 (2012), p. 3-11
 

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